Un visiteur curieux.

C'est d'un pas beaucoup moins nonchalant que s'approcha le second point vérifié: l'inénarrable madame Pouyss. Elle tenait prudemment une flasque et se dirigeait vers une galerie sombre et tortueuse lorsqu'elle passa devant le visiteur.

"Décidément, c'est une auberge, ici. N'importe qui s'balade dans l'coin comme un touriste. Z'êtes qui, vous, d'abord?"

Julien Offray a écrit:

Qui suis je ?
Et bien ma... chère, vous venez de faire preuve de clairvoyance, je suis effectivement en quelque sorte un touriste.

et ben, si vous v'nez visiter, y'a que d'la cailasse dans l'coin. Pas grand chose à voir, sauf si on aime les champignons...

Citation :

Disons plutôt un voyageur curieux, venu vérifier de lui même une ou deux choses entendues ça et là au sujet de cet endroit...
Voyez vous, il paraîtrait qu'il s'y passe des choses... pas très Aristotélicienne...
Au sens... propre, du terme... bien sur.

Ben. Si les aristos, y veulent ram'ner leur fraise, y peuvent, mais çà va pas franch'ment leur plaire. Disons qu'ici, y' quèqu'personnes qu'aiment pas trop les conneries du père Gégènne et d'ses larbins.

Julien Offray a écrit:

Le... père Gégène vous dites...
Hum... je vois.

Ca t'prend souvent d'le voir? Pasque moi, j'l'ai jamais croisé d'ma vie. Mais y paraît qu'c'est un con, même pour ses sous-fifres. Alors, j'perds rien et bien fait pour eux!

Citation :

Et... de manière plus... disons... précise, vous pouvez me dire ce qu'il se passe ici ?

Viens voir, que j'te montre.

Madame Pouyss emmena le visiteur dans une petite trouée par laquelle on se demandait bien comment elle passait. Puis, Offray tentant difficilement de suivre son rythme, elle suivit de nombreux chemins à travers la grotte, tourna maintes fois, et arriva au bas d'un escalier de pierre, en colimaçon, qu'elle grimpa sans prendre même le temps de se retourner pour vérifier que Julien la suivait encore.



Ils débouchèrent au pied du gigantesque chantier et le visiteur put remarquer qu'il était à peine fini (1). Il regarda autour de lui et put admirer toute la splendide cuvette de Gavarnie. Entouré de hautes montagnes encore sauvages, un énorme chantier s'ouvrait au ciel. "Ca, çà s'ra l'palais", dit la dame en montrant la construction d'un énorme édifice (2). Ils s'y dirigèrent, non sans passer à côté de maisons de bois (3). "C'est les cahutes des ouvriers", expliqua-t-elle. Ils arrivèrent enfin jusqu'au chantier imposant du futur bâtiment de pierre (4). La foule des manoeuvres y travaillait d'arrache-pieds (5) et on pouvait déjà voir les hautes tours grimper vers le ciel (6). Ils entrèrent dans la cour elle-même et purent assister à la mise en place des murs intérieurs (7). Enfin, Offray admira le savoir-faire de Petit-Jean en train de tailler une pierre (8 ).

Bon, ben, j'crois qu't'as un bon aperçu de c'que çà va donner. Et encore, j't'ai pas montré les assemblées, les locaux des cultes membres, les ambassades des cultes alliés, les jardins... Bref, çà va être du costaud. J'ai répondu à ta question?

(HRP: Merci aux personnes du chantier médiéval de Guédelon pour leur contribution involontaire à ce rp.)

De toutes façons, madame Pouyss était enclenchée en mode monologue et poursuivait sa litanie sur la taille impressionnante des travaux, qu'on l'écoute ou non. Elle fut interrompue par un "Hum... oui, probablement..." qui la réveilla et la força à retourner au mode dialogue.

Citation :

Tout cela est... très impressionant...
Mais... j'avoue que j'ai encore du mal à cerner quelle sera l'utilité finale de tous ces bâtiments.
L'on m'a dit, pardonnez moi d'accorder une quelconque attention à ce qui n'est peut être qu'une rumeur, qu'il se prépare ici une sorte de groupement hérétique...
Est ce en vue d'accueillir un tel... organisme que sont entrepris tous ces travaux ?

Ban alors, pourquoi qu'tu poses la question alors qu't'as la réponse? Bien sûr qu'c'est pour réunir toutes les hérésies des royaumes pour botter l'train d'ces couillons d'Aristos. On fait pas tout çà pour accueillir un cirque. C'est l'ermite qu'en a eu l'idée. Y veut créer une sorte d'union où tout l'monde y s'rait libre d'pratiquer son culte. Ton l'monde gard'rait son indépendance mais on s'organis'rait ensemb' pour faire des actions communes. L'but, c'est d'dev'nir l'égal d'l'EA et d'faire des concordats qui nous donn'raient l'droit d'pratiquer not' foi comme on veut.

Et toi, t'es d'quel culte?

Julien Offray a écrit:

Julien fut assez surpris par la franchise de la réponse de Mme Pouyss...

Et bien ! On peut dire que vous êtes entière... Et que vous en doutez de rien...

Après un court silence, et surtout après s'ête rendu compte que ses paroles pourraient être mal interprétées, et le mettre ainsi dans une position fort fâcheuse vis à vis de la "tendre" Mme Pouyss, Julien reprit la parole pour réctifier le tir :

Mais entendons nous bien, je trouve l'idée assez séduisante dans le fond, et votre confiance est de bonne augure pour la suite, mais c'est assez surprenant... pour quelqu'un qui débarque.
L'on ne voit plus guère de contestation de grande ampleur sur le plan religieux.

Bah, si vous étiez un agent à la solde des Aristos, çà f'rait longtemps qu'vous nageriez dans la chaux et qu'vot' corps particip'rait à la structure d'ces bâtiments.

Citation :

Mais vous avez raison de viser haut, c'est en cherchant à être parfait que l'on devient bon.

Je me souviens des paroles d'un homme, qui disait que les grands mystiques n'atteignent l'humanité qu'en la traversant...

Ben, on veut juste s'mettre au niveau des Aristos. C'est pas franch'ment haut vu comme y sont au ras des pâqu'rettes...

Citation :

Pour ce qui est de moi, je n'ai pas vraiment de "culte", comme vous dites

Il ajouta après la remarque suivante : une sorte d'inculte quoi; en se demandant si un trait d'humour pouvait traverser l'imposante forteresse qu'il avait devant lui.

Dans le doute, il tâcha de rendre explicite sa plaisanterie par un franc sourire, un peu forcé.

L'ermite, y dit souvent: "Je suis inculte parce que je n'en pratique aucun et insecte parce que je me méfie de toutes". Bref, bienv'nu au club!

(HRP: chacun ses références. Moi, c'est Pierre Dac. )

Julien Offray a écrit:

Hum... pardonnez moi de me payer le luxe de me montrer un brin tétrapilectomique, mais les Aristotéliciens, s'ils sont petits et bas par leurs intentions, sont haut par leur pouvoir et leur réputation !
Je ne m'en réjouis guère, mais c'est une constatation...

Roooh... C'est qu'il joue sur les mots, çui-ci. Ben disons qu'on cherche à avoir l'même pouvoir et la même réput' mais en valant mieux qu'eux. Ca t'va mieux comme çà?

Citation :

Par ailleurs, cela fait deux ou trois fois que je vous entends faire référence à un certain ermite...
Il est possible que j'en sache plus à son sujet ?

Ben... Même moi, j'le connais pas des masses. C'est quelqu'un de très discret et mystérieux. Y m'a jamais rien dit d'son passé ni d'comment y l'a trouvé ses textes, amis j'sais une chose: c'est quelqu'un qu'est vach'ment intéressant et pis qui sait plein d'choses sur tout. Y veut vraiment dév'lopper les hérésies des royaumes et y consacra l'peu d'temps qui lui reste. Bref, c'est un type bien qu'a plein d'choses à nous apprendre.

Julien Offray a écrit:

Et... Sinon... Ce monsieur, l'ermite...
On peut le rencontrer ?

Bien sûr. T'es là pour çà, d'toute façon. J't'amène à lui.

Alors, toujours de son pas vif et déterminé, madame Pouyss reprit le chemin de l'escalier en colimaçon, le descendit, parcourut rapidement toute une série de couloirs divers... et perdit Offray. Elle retourna sur ses pas mais ne le trouva pas.

Mais où qu'il est passé, çui-ci? Hé ho! Y'a quelqu'un?

Julien Offray a écrit:

Ah vous voilà !
Il me semble que nous nous étions perdus de vue...

Ben ouais, et pas que d'vue. Ca vous prend souvent d'vous balader comme çà, tout seul, dans les grottes qu'vous connaissez pas?

Bon, j'vous y amène ou pas, voir l'Ermite?

Madame Pouyss reprit sa route en ronchonnant, se forçant à restreindre son allure et s'arrêtant souvent pour attendre Offray, qui n'arrivait toujours pas à suivre le rythme. Puis, au terme d'un fastidieux trajet, ils arrivèrent dans une large section de la grotte, relativement bien nettoyée et sobrement aménagée: de lourdes pierres étaient disposées en cercle afin de servir de sièges de fortunes. Et sur l'un d'eux, l'échine courbée, ayant perdu toute sa dignité d'antan, un vieil homme malade à la barbe et au cheveux gris ternes toussait avec insistance. Il se maintenait sur son trône de douleur grâce à un long bâton de pèlerin mais ses yeux conservaient une trace de sa volonté d'acier. Il s'adressa à Julien:

"Bonjour, frère humain. Je t'attendais. Prends donc place."

[HRP] Sujet verrouillé pour cause de déménagement du forum. Prière de reprendre le rp ici: http://uniongavarniste.forumpro.fr/La-grotte-de-l-ermite-f5/ [/HRP]